Les Choéphores, op. 24

Testo delle parti vocali (nota 1)

I - LAMENTAZIONE FUNEBRE
STROFE I
Coefore
On m'envoie et je viens de la maison portant ces vases en pompe et rythmant mon pas de coups rapides. Sur mes joues éclate en rouge la trace fraîche de mes ongles. Mon coeur se nourrit de lamentations, et le cri de l'étoffe arrachée avec un rire déchirant, répond au roulement de mes deux mains qui tapent! Qui vengo dalla casa portando alti questi vasi e ritmando veloci i miei passi! Sulle mie gote è ancora fresca la rossa traccia delle mie unghie. Il mio cuore si nutre di lamenti ed il sibilo della stoffa lacerata con un riso stridente, fa eco al suono delle mie mani che battono.
ANTISTROFE I
Un irrésistible esprit qui met le crin tout droit, c'est lui divinateur de la maison dans les songes, sous le sommeil soufflant le désespoir qui dans le quartier des femmes tout à coup du fond de la nuit sans heures, a fait entendre cette clameur épouvantable.
Et les experts selon ce dieu qui les a commis interprétèrent l'indignation d'une âme sous la terre, soulevée contre ses meurtriers.
Una forza che non dà tregua e che fa drizzare i capelli, divinatrice dei sogni, che infonde nel sonno la disperazione, ad un tratto dal fondo della notte senza ore, ha fatto udire nelle stanze femminili quell'urlo spaventoso.
E gli esperti, eletti dal dio, interpreteranno l'indignazione di un'anima uccisa, in rivolta contro i suoi assassini.
STROFE II
Soprano
Oui, tel est ô terre mère, l'office propitiatoire de grâce à contre grâce où me délègue cette femme impie. Mais j'ai peur de la parole que j'ai à dire. Qu'y a-t-il, qui soit du sang répandu le purificatoire? O très misérable maison sans dessus-dessous, des Ténèbres sans aucun soleil, une ombre hostile à la vie enveloppant la maison dont les maîtres sont morts. Tale è, o madre terra, il rito propiziatorio di grazia che mi affidò, suo malgrado, questa femmina empia. Ma ho paura della parola che debbo dire. Chi potrà essere mai il purificatore del sangue sparso? O casa miserabile, senza tetto né fondamenta! Tenebre prive di ogni luce, un'ombra ostile alla vita, avvolgono questa casa i cui signori sono morti.
ANTISTROPHE II
Coefore e Coro
La vieille majesté incontestée, invincible, inexpugnable, qui par les oreilles s'ouvre le coeur, la voici caduque!
Et pourtant on a peur!
La chance c'est un dieu chez les mortels et plus qu'un dieu.
Et pourtant la justice en haut, plane et veille, qui sur les uns tombe en plein jour à pic, et pour les autres l'heure du soir les attend, laissant le temps au compte de s'accroître, et pour les autres voici, avant que rien soit arrivé, la Nuit.
L'antica grandezza, incontestata, invincibile, inespugnabile, che penetra per le orecchie al cuore, non è più!
Sola, regna la paura!
La Fortuna è una dea per i mortali, e più che Dea.
Ma la Giustizia dall'alto veglia e domina, e su alcuni piomba di colpo quando è ancora pieno il giorno, e per altri attende la sera, lasciando al tempo il compito di trascorrere, e per altri ancora, prima che nulla sia accaduto, ecco, è la notte.
STROFE III
Soprano, Contralto e Coro
Quand le sang a pénétré la terre nourricière, il appelle vengeance et fige et ne s'écoule pas, un poison subtil pénètre le coupable récidive inépuisable de maux. Quando il sangue imbeve la terra nutrice e vuole vendetta, si rapprende e non scorre più. Un veleno occulto si diffonde nel colpevole, ritorno inesauribile del male.
ANTISTROFE III
Soprano, Contralto e Coro
Quand la chambre virginale est forcée, nul remède.
Tous les chemins divergeant de la route unique ne peuvent suffir à rendre la main qui a tué, pure.
Quando la stanza della vergine viene forzata, non vi è più scampo.
Tutte le strade che si allontanano dalla via unica, non possono rendere la purezza alla mano che uccise.
EPÒDO
Soprano
Pour moi (puisque des demeures paternelles les dieux avec tout mon pays m'ont réduite à la servitude), juste, injuste, à tout ce que ceux-là veulent, qui ont à eux ma vie par violence, je dis oui, maîtrisant l'amère haine de mon coeur.
Mais je pleure sous mes voiles, en ce sort bizarre des maîtres, pour celle-ci que glace une douleur cachée.
Poiché dalle case paterne, gli Dei mi hanno, con tutti i miei, ridotta in servitù, per me sia giusto o ingiusto tutto quello che essi vogliono, a loro, che sono con la violenza divenuti padroni della mia vita, io dico sì, dominando l'odio amaro del mio cuore.
Ma sotto i miei veli io piango, per questa sorte assurda dei miei padroni, per questa donna, che un dolore nascosto irrigidisce.
II - LIBAGIONE
Soprano e Coro
Allez, mes larmes, goutte à goutte, jusqu'à l'homme enseveli, vous perdre, jusqu'à ce rempart où le bien et le mal s'arrêtent, l'affreux seuil d'où la prière se détourne en frémissant.
Descendez, eaux répandues et toi, écoute moi, écoute majesté.
O maître, écoute, coeur aveugle. Iou Iou Iou. Vienne l'homme d'armes, l'Arès libérateur, qui brandisse le cimeterre scythique, et le fer bien dans la main dont on se sert de tout près.
Scendete, lacrime mie, goccia a goccia fino all'uomo sepolto.
E disperdetevi dinanzi a quel muro ove il bene e il male si arrestano, l'orrenda soglia da cui la preghiera arretra tremando.
Discendete acque e spandetevi, e tu ascoltami, ascolta sire.
O signore ascolta, cuore cieco.
Che l'uomo in armi venga, l'Ares liberatore, colui che brandisce la spada scita, e tiene il ferro bene in pugno per colpire più da vicino.
III - INCANTESIMO
Coro
O vous, grandes Parques de par Zeus! Prêtez la main à cette entreprise à quoi la Justice accède. À la langue perfide réponde la langue perfide, crie la Justice qui sait se faire payer ce qui est dû. Coup pour coup sang pour sang méchef au malfaisant. Ainsi le veut le dicton trois fois antique. O voi, Parche possenti per dono di Giove, date una mano a questa impresa cui la Giustizia si accinge.
«Parola infame contro parola infame» grida la Giustizia che sempre sa farsi pagare ciò che le è dovuto.
Colpo per colpo, sangue per sangue, malanno a chi fece il male. Così il detto tre volte antico.
Oreste
Père, mon père terrible, que dire? que faire?
Quel signal dans la nuit qui t'atteigne en ce lieu où sont mouillées tes ancrés?
Le jour et les ténèbres. Un tel obstacle divise notre double amour, obstrue la louange funèbre coutumière à notre maison.
Padre, o padre mio terribile, che debbo dire? che fare?
Quale segnale ti può raggiungere nella notte, nel luogo ove sono calate le tue ancore?
Il giorno contro le tenebre. Questo l'ostacolo che divide il nostro reciproco amore e fa tacere il rituale pianto funebre nella nostra reggia.
Coro
La volonté des défunts, ô mon enfant, elle même, la-gueule vorace du bûcher n'en viendra pas à bout, et leur colère attend l'heure.
Appelle avec insistance, surmonte sa résistance. Vers le père qui t'engendra l'appel du fils qui va fouille et brasse les deux monds.
Nemmeno il fuoco vorace del rogo può vìncere la volontà dei defunti, o figlio.
La loro collera sa attendere; chiama e insiste, supera ogni resistenza. La tua invocazione al padre che ti generò cerca i due mondi li scava e li mescola.
Elettra
Père, en parties qui si répondent,
Entends notre voix déplorable,
La thrène à deux voix sur ta tombe
Des enfants qui te redemandent
Fugitifs, suppliants, tu les accueilles, indifférent.
Point d'espoir! point de secours!
Et ce rempart toujours sourd à l'effort trois fois essayé.
Padre, ascolta le nostre voci piangenti, che come un'eco si rispondono, il lamento a due voci sulla sua tomba.
I tuoi figli ti richiamano, fuggitivi, supplichevoli, e tu li accogli indifferente?
Nessuna speranza, nessun aiuto, e questo muro che sempre resiste allo sforzo tre volte tentato.
Coro
Pourtant il est un dieu qui sait la voie, s'il le veut, à des accents plus heureux.
Au lieu du thrène tumulaire, le cri là-haut sur la tour qui célèbre le retour.
Ma C'è un dio che conosce, se lo vuole, la via ad inni più lieti.
Invece del lamento sul tumulo, il grido, là in alto sulla torre, che saluta il ritorno.
Oreste
Plût aux dieux qu'aux plaines troyennes la lance Lycienne, ô père, t'eût fait mordre la poussière.
Tu nous laissais à nous la gloire, et là-bas au delà des mers une grande montagne de terre, Ilion et toi, tout ensemble.
Se almeno fosse piaciuto agli dei che nelle pianure troiane la lancia di un Lido ti avesse fatto mordere la polvere!
Ci avresti lasciato la tua gloria, e al di là dei mari, in un grande immenso tumulo, Ilio e te insieme.
Coro
Bienvenu, bien heureux alors, tu descendrais entre les morts, ces braves qui t'ont précédé, grand roi de majesté, le premier de cette troupe qui sert les Puissances sous terre, là-bas.
Comme tu étais ici même Roi entre ceux qui sont suprêmes, bergers de foules humaines.
Benvenuto, felice, tu saresti disceso fra i morti, fra i valorosi che ti hanno preceduto, o grande maestoso Re, il primo fra quella schiera che serve le potenze Sotterranee.
Come eri anche qui, Re fra i Re, pastori di umane moltitudini.
Elettra
Mais non, ne souhaitons pas que tu sois tombé devant Troie et que tu dormes enseveli au bord du neuve ennemi.
C'est plutôt à tes assassins, Père, que revenait le sort de ceux dont on apprend la mort comme une chose qui est bien.
No, tu non dovevi cadere dinanzi a Troia ed essere sepolto sulle rive del fiume nemico.
Ma ai tuoi assassini, o padre, doveva toccare la morte di coloro di cui si apprende con gioia la fine.
Coro
Ces souhaits, ô ma fille, passent l'or! Ils sont plus grands que la fortune, plus que tout le bonheur des Hyperboréens. Parle donc! tu le peux!
Déjà, de notre double fouet ce claquement commence à se faire sentir, déjà vous êtes gagné une oreille sous la terre et les mains de vos tyrans, ces infâmes, ne sont pas pures, et c'est vous deux, enfin, qui êtes les enfants.
Questi voti, o figlia, valgono più che oro; sono maggiori della Fortuna, più grandi della felicità degli Iperborei. Parla dunque! Tu lo puoi!
Già si ode il sibilo del nostro doppio staffile, già il vostro orecchio si spinge sotto la terra.
Le mani dei vostri tiranni abietti sono lorde e siete voi due, infine, i figli.
Oreste
Ah! ce cri a pénétré mon âme comme un trait. Jupiter qui comptes à la fin son salaire à la main, bonne à tout faire et les règles avec intérêts. Ah! questo grido penetra come una freccia nell'animo mìo. Giove, tu paghi sempre la mercede e gli interessi a chi ti serve.
Coro
Que ce bonheur me soit accordé, de pousser la vocifération à perdre haleine, sur le corps de l'homme et de la femme exécutés.
Comment cacherai-je ma haine?
La voici qui déploie sa voilure et sous sa proue furibonde l'amère écume rejaillit.
Che mi sia concesso di urlare fino a che il respiro mi manchi, sul corpo dell'uomo e della femmina giustiziati.
Come nasconderò il mio odio? A vele spiegate esso immerge la prua furibonda nell'ama schiuma che ribolle.
Elettra
Iou! Iou! qui? qui? O! Zeus! frappant de ses deux mains à la fois, qui s'en va leur fendre le crâne?
Justice pour le pays! Justice dans l'injustice! Entendez vous ô terre, et vous, puissances souterraines?
Oh! Oh! chi mai, Giove, chi con un colpo solo reciderà le loro teste?
Giustizia per questa terra, giustizia per l'ingiustizia!
Mi comprendi tu, o terra, e voi potenze sotterranee?
Coro
C'est la loi, en effet, que les gouttes de sang aspergeant la terre amorcent encore d'autre sang.
Les Erinnyes béantes, par dessus les premiers cadavres exigent un second tour de l'abattoir.
Le gocce di sangue che bagnano la terra, chiamano altro sangue.
Le Erinni voraci esigono altri cadaveri sui cadaveri, altri massacri sui massacri.
Oreste
Ou? ou vous chercher, principautés infernales, toutes puissantes exécrations des morts?
Voyez, voyez ces restes désarmés des Atrides, déchus, dépossédés. Ou se tourner, ô Zeus?
Dove, dove cercarvi potenze infernali, terrore eterno dei morti?
Guardate, guardate a questi resti imbelli degli Atridì, disillusi, spogliati! Ove volgersi o Giove?
Coro
J'entends et mon âme à ces cris tremble! Et tantôt mon coeur désespéré tourne noir.
Et tantôt mon audace épousant la tienne me fait reparaître le ciel.
Ti ascolto e l'anima a queste grida trema! E il mio cuore si fa nero di disperazione!
E tuttavia, se la mia audacia si sposa alla tua, il cielo riappare.
Elettra
Que dire de plus? De quelles souffrances sommes nous redevables à nos parents?
Elle n'oublie pas, lors même qu'on lui fait faire le chien couchant.
C'est la louve qui de sa mère a pris son humeur féroce.
Che dire ancora? Le sofferenze che noi dobbiamo ai nostri genitori?
Anche se taccio come un cane dormiente, non dimentico.
La lupa eredita da sua madre la ferocia.
Coro
N'ai-je pas bien battu ce ban funèbre comme une vraie Asiatique, hurlant la mort, frappant, tapant, et mes deux poings roulant à coups redoublés, tapant haut, tapant bas, jusqu'à la meurtrissure, jusqu'à ce que ma tête bourdonne comme un tambour. Ho proclamato questo bando funebre come una vera Asiatica, annunziando la Morte, percotendo, battendo i miei pugni a colpi alterni, battendo leggero, percotendo forte, fino alla lividura, fino a che il mio capo vibri come un tamburo.
Elettra
Mère scélérate, ton roi, ton époux, tu as osé le faire enfouir comme un chien sans rite, sans cortège. Oh! madre scellerata che osasti far seppellire il tuo Re, il tuo sposo, senza riti, senza corteggi!
Oreste
Quoi, sans aucun honneur? Che dici? senza onori?
Elettra
Tu l'as dit. Tu l'hai detto!
Oreste
O père! Et on ne lui fera pas payer cette infamie? Oui, de par tous les dieux! Oui, et de mes propres mains. Que je meure, pourvu que je tue! Oh padre! E non pagherà ella questa infamia? Si, in nome di tutti gli dei.
Sì e con le mie mani stesse. Che io muoia ma prima uccida!
Coro
Et sais-tu bien qu'elle lui a coupé les bras afin que du fond de la terre il ne puisse les tendre à son fils. Est-ce qu'il entend l'outrage que l'on a fait à son père? Non sai forse che essa gli troncò le braccia, perché dal fondo della fossa, egli non potesse tenderle a suo figlio?
Ma forse il figlio non sa misurare l'oltraggio fatto a suo padre.
Elettra
Tu as dit ce qu'on lui a fait.
Et moi j'étais mise de côté, abjecte, méprisée, chassée du feu ainsi que le chien importun, je répondais par des larmes à leurs rires qui couvraient mes plaintes. Ecoute et écris cela dans ton coeur.
Tu l'hai detto che cosa gli fecero. Ed io fui messa in disparte, misera, disprezzata, cacciata lontana dal fuoco come un cane importuno. E le mie lacrime erano la risposta alle risa con cui coprivano il mio pianto. Ascolta e scrivi questo nel tuo cuore!
Coro
Ecris et que ceci par tes oreilles pénètre jusqu'au fondement tranquille de ta pensée.
Voici ce qui s'est passé, le reste, la colère te l'apprendra.
Il te faut garder tout ton coeur pour le combat qui s'apprête.
Scrivi, e che questo penetri per le tue orecchie fino al più sereno limbo del tuo pensiero.
Ecco che cosa accadde.
Il resto sarà la tua ira stessa a fartelo apprendere. Serba il tuo cuore intatto per la lotta che è vicina.
Oreste
C'est toi que je dis, Père, aide tes enfants. E' a te che io dico «Padre aiuta i tuoi figli!».
Coro
Et moi pleurant j'ajoute ma voix à la sienne. Et toute cette troupe aussi crie vers toi:
Entends nous, viens à la lumière, sis contre nos ennemis avec nous.
Ed io piangendo, unisco la mia voce alla sua e con me tutti invocano te.
Ascoltaci, appari alla luce, vieni con noi contro i nostri nemici.
Oreste
Ares contro Ares, Justice contro la Justice. Ares contro Ares. Giustizia contro Giustizia!
Elettra
Justice, ô dieux, à ce qui est juste. Giustizia o dei per ciò che è giusto!
Coro
J'écoute et la terreur me possède au dedans.
La destinée qui tarde arrive cependant.
Ascolto e il terrore mi invade.
Il Destino, pur se in ritardo, arriva.
Elettra, Oreste e Coro
O misère invétérée,
O plaie sanglante d'Atré,
Race ennemie de la grâce,
douleurs lourdes et dures.
Maux sans termes ni mesure,
Le remède est à chercher,
non point chez les étrangers,
non point dehors, mais dedans,
par le feu et par le sang.
O miseria antica.
Piaga di Atreo ancora sanguinante.
Razza nemica di ogni misericordia.
Peso di duri dolori.
Male senza misura e senza fine.
Ad esso non va cercato rimedio presso lo straniero.
O lontano da qui, ma fra noi.
Col fuoco e col sangue.
IV - PRESAGI
Una Coefora e Coro
Que de fois la terre a enfanté la terreur et les bras de la mer sont pleins de choses a faire dégut, et l'espace pullule d'étranges lueurs et nommerai-je tout se qui vole et qui rampe et ces souffles comme animés par le mal.
Mais qui dira jusqu'où va la passion téméraire de l'homme et cette frénésie au coeur de la femme, l'amour associé à la perdition, l'éros femelle impatient du joug et de la famille qui est plus fort que la vie et que l'enfer.
Sache, comprends dans ta pensée la misérable Thestiade et l'usage qu'elle fit pour la mort de son enfant de la prophétie enflammée, ce tison rouge qu'elle mit au feu, à quoi tenait la vie de son fils.
Propose l'autre à ta haine, la funèbre Scylla, qui séduite par l'or de Minos, tua pour le plaisir d'un ennemi, son ami, coupant de sa tête la mèche d'immortalité, la chienne, pendant qu'il respirait en paix dans le sommeil, Hermès le prend.
Mais toutes ces horreurs ne vont point au faite. C'est contre un infâme hymen que l'on prie!
Tu vas à pas de femme contre un homme, tu prends les moeurs d'ici, cette maison femelle sans feu sur son foyer.
Mettons donc au premier rang l'histoire de Lemnos, car chaque fois qu'on parle d'une abomination c'est toujours le « crime de Lemnos »!
Tant les dieux le détestent et la race périt ignoblement. Sont-ce pas là exemples bien choisis?
L'épée approche de la poitrine et sa pointe perçante pénètre.
Justice! Le sol que foulé le pied inique est assez large pour que la justice y place son enclume et le destin y forge le fer.
Entre, enfant, voici pour t'accueillir l'Abominable, la profonde Erinys de ces demeurs dont la voix ancienne se fait entendre.
Troppe volte la terra ha partorito il terrore, e le rive del mare sono piene di cose immonde, e lo spazio pullula di strane luci. E parlerò di tutto ciò che vola e striscia e di questi sospiri gonfi di male!
E chi potrà dire fin dove può giungere la passione senza freni di un uomo e la frenesia in un cuore di donna, l'amore compagno della perdizione, la femmina intollerante del vincolo e della famiglia, più forte della vita e dell'inferno.
Ricorda nel tuo pensiero la misera Testiade e l'uso che essa fece per dar morte, di quel rosso tizzone a cui, per la profezia, era legata la vita di suo figlio.
Fa oggetto del tuo odio l'altra, la funebre Scilla, che sedotta dall'oro di Minosse uccise, per compiacere il nemico, l'amico, strappando dalla sua testa la ciocca che lo rendeva invulnerabile. E la cagna ciò fece mentre nel sonno egli respirava tranquillo, e così Ermete vinse!
Ma che giova parlare ora di questi orrori? Noi ora imprechiamo contro le nozze infami.
Tu vai con passo di donna, contro l'uomo. Tu ti adegui a questi usi, a questa tana di femmine, al focolare senza fuoco. Ma noi, sopra ogni altro orrore, poniamo la storia di Lemno, poiché si usa dire, per abominazione, «E' un delitto di Lemno».
Tanto forte è l'odio degli dei e la stirpe perisce ignobilmente.
Non sono forse ben scelti questi esempi?
La spada è vicina al petto e la sua punta aguzza penetra. Giustizia!
Il suolo che il piede infame calpesta, è abbastanza spazioso perché la Giustizia vi possa porre la sua incudine e il Destino forgiarvi la spada.
Entra, figlio, è qui ad accoglierti l'Abominevole, la fosca Erinni, la cui voce antica echeggia in questi luoghi.
V - ESORTAZIONE
Una Coefora e Coro
Je te supplie, ô toi, le Père, Zeus, de tous les olympiens, mesures, maître, à la maison ta règle que nous désirons.
Prends-le, ô Zeus, en ta garde.
Hé! Hé! Préfère à tes ennemis, ô père, celui qui franchit ce seuil, car si tu les magnifies, o toi, voici pour un, deux et trois.
Vois ce poulain de l'homme qui t'était cher attelé au char de la peine (et qui garderait dans une course le rythme) quand il a le terrain devant lui qu'avalent ses dernières foulées.
Et vous qui intérieurement peuplez un asile opulent, entendez vous! dieux bienveillants! faites que le passé soit par le sang expié.
Mais que le crime enfin cesse d'enfanter.
Et fais que tous les saints ancêtres, o gardien du grand Portail, ils aient qui s'offre à leurs yeux satisfaits, la maison réhabilitée.
Et j'appelle ton renfort, fils de Maia, puisqu'il n'y a vent plus facile vers le port.
Souvent quand il le veut il fait lumière de ce qui est caché, mais si c'est la parole d'invisibilité qu'il profère le mystère et la nuit couvrent les yeux, et le jour ne la rend pas plus clair.
Pleureuses, que de toutes nos voix ensemble se lève l'hymne libérateur.
Vent de salut, lève toi, te voici, te voici, ma joie!
Le malheur, amis, nous quitte.
Prends coeur, fais ton devoir! si elle crie «Mon fils» réponds: «Mon père».
Fais le crime irréprochable!
Pensée dans ton sein, prends un tel coeur, pour tes amis dessous la terre, pour ceux d'ici, fais ton devoir.
Sois par amour, épouvante.
Engloutis en toi la malédiction, tue le coupable!
Io ti supplico o Giove, padre di tutti gli dei, dona alla casa il tuo ordine come noi desideriamo.
Prendilo o Giove, sotto la tua protezione. Preferisci fra tutti o Padre, chi varca questa soglia; che se tu l'esalterai ne avrai triplici grazie!
Eccolo questo puledro dell'uomo che ti fu caro, aggiogato al carro del dolore (e saprebbe pur conservare il ritmo della corsa) divorare con le ultime falcate il terreno davanti a lui!
E voi abitanti delle dimore opulente, ascoltate benigni dei! Fate che il passato sia espiato nel sangue. Ma che il delitto cessi di generare ancora.
Tu, guardiano della gronde porta, fa che tutti i santi antenati guardino con occhi pacificati la casa riabilitata.
E chiamo anche te figlio di Maia, poiché sei il vento più favorevole verso il porto.
Se a lui piace, può illuminare ciò che è oscuro, ma se egli dice la parola d'invisibilità, il mistero e la notte bendano gli occhi e il giorno non può rischiarare nulla.
Lamentatrici, uniamo le nostre voci nell'inno liberatore!
Vento di salvezza levati, vieni, vieni o mia allegrezza.
Il dolore, amici, ci lascia.
Fa con animo il tuo dovere. Se ella ti grida - Mio figlio - rispondi - Mio padre -.
Esegui il delitto senza condanna. Fa con animo il tuo dovere, per i tuoi amici sotterra, per quelli che sono qui. Sii per amore terribile. Annulla in te la maledizione, uccidi il colpevole!
VI - LA GIUSTIZIA E LA LUCE
Coefore e Coro
Elle est venue aux Priamides en son temps, la Justice, la lourde Justice.
Il est venu, en son temps, à la demeure d'Agamennon le lion double, l'Arès double, criant « Tue » et « sans pitié ».
Il est venu de Pytho, le Fugitif drossé par la rafale de tous les dieux.
Pousse l'ololoho, la maison est sauvée, ololoho! les mangeurs de terre, ololoho! ololoho! mangent la terre tous les deux.
Elle est venue la conductrice, à pas sourds, de l'assassinat par la ruse.
Elle a touché, l'heure venue de ce duel, la biennommée par nous, Dika, Justice, la fille de Dieu dont la colère à ses ennemis souffle la mort.
Pousse l'ololoho, la maison est sauvée. Ololoho! Les mangeurs de terre. Ololoho! ololoho! mangent la terre à leur tour.
C'est elle, que Loxias le Parnassien, qui habite une grand caverne dans le sein de la terre, tard, tardive, conduit jusques aux criminels, car cette loi s'impose aux dieux qu'ils ne peuvent secourir les méchants. Vénérons le grand principe céleste !
Parais, lumière, te voici!
Je suis de ce grand frein délivrée qui opprimait la maison. Debout, mon peuple, trop longtemps tu dormis la face contre terre.
Le temps bientôt, qui toutes choses restitue promènera sur vos seuils la purification et les hymnes. Assez d'affreux spectacles et de cris, tout prend un visage nouveau.
Parais, lumière, te voici.
La Giustizia, la pesante Giustizia, è giunta per i Priamidi. E' la sua ora.
Il duplice leone, l'Ares duplice, è giunto alla dimora di Agamennone. E' la sua ora. E grida - Uccidi senza pietà!
E' giunto il fuggitivo trascinato dalla raffica degli dei.
Grida l'olohoho! La reggia è salva, olohoho! Quelli che ebbero fame di terra, ora mangiano la terra ambedue.
Dike, la Giustizia, la figlia degli dei, la nostra beneamata, colei la cui collera è soffio di morte per i suoi nemici, è giunta per guidare a passi silenziosi, quando l'ora sia venuta, il gioco dell'assassinio e colpire.
Grida l'olohoho! La reggia è salva! Olohoho! Gli affamati di terra ora si saziano di terra. Olohoho! Olohoho!
E' lei che Losia, l'abitatore delle caverne del Parnaso, già nel fondo della terra, conduce lentamente, con cautela fino ai criminali poiché questa legge vince anche il volere degli dei, che non possono soccorrere i malvagi.
Veneriamo la saggezza celeste!
Vieni o luce! Sei qui!
Sono libera da questo legame che avvinceva la reggia. Levati o popolo, troppo tempo dormisti con la faccia contro la terra.
Il tempo che ridona tutto a tutti, ben presto riporterà alle vostre soglie la purificazione e gli inni.
Basta con gli orrori e le grida, tutto prende un aspetto nuovo.
Vieni o luce! Sei qui!
VII - CONCLUSIONE
Una Coefora e Coro
Ainsi sur le palais de nos Rois souffle et passe une troisième tempête.
Premier, le massacre des enfants et l'amère douleur de
Thyeste.
Second, la Passion Royale. La mort de l'homme de guerre dans son bain, le Roi des grecs.
Troisième, à présent nous arrive, le sauveur, dirai-je, ou le destructeur.
Où cessera la colèra du ciel?
Où ce terme que le calme y recommence?
Così sul palazzo dei nostri re, soffia e passa la terza tempesta.
La prima fu il massacro dei figli di Tìeste e il suo amaro dolore.
La seconda, la funesta passione regale e l'uccisione del guerriero, il Re dei Greci nel suo bagno.
Oggi giunge la terza. Come chiamarla? Salvezza o distruzione?
Quando terminerà la collera del cielo?
Quando verrà il giorno della pace?
(traduzione di Marcella Signorini)

(1) Testo tratto dal programma di sala del Concerto dell'Accademia di Santa Cecilia.
Roma, Auditorio di via della Conciliazione, 27 febbraio 1977


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Ultimo aggiornamento 27 aprile 2017